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Claire comme de l’eau de Roche  

 

Dossier réalisé par Jean-Louis Batiot

 

 

LES PETITS TUYAUX FONT LES GRANDES RIVIERES

 

 

12 millions d'Euros, c'est le montant de l'indemnité de départ touchée par Jean-Marie MESSIER PDG de la multinationale VIVENDI.

Les syndicats de l'entreprise ont dénoncé ce cadeau royal ; on les comprend, une fois de plus le prix de l'incompétence est bien plus élevé que le prix du travail.

Les citoyens peuvent se poser une autre question : ces millions d'euros d'où viennent-ils ? Qui les a payés ?

 

Le rapport annuel sur le prix et la qualité de l'eau présenté au conseil municipal du 26 juin 2002 nous apporte des éléments de réponse.

Depuis 1936 la ville de La Roche Sur Yon délègue le service public de l'eau à la Compagnie Générale des Eaux, la CGE, filiale de VIVENDI-Environnement du groupe VIVENDI.

En 2001 la ville a touché 10% de votre facture d'eau potable soit 487 000 Euros, la CGE en a touché 90 % soit 4 446 000 Euros.

Ce déséquilibre important est injustifié, en effet c'est la ville qui a la charge des investissements.

Pour l'assainissement, là aussi il y a déséquilibre ; la ville a réalisé 350 000 euros de travaux pour seulement 241 000 euros de recettes soit 13% des recettes, pendant le même temps la CGE a encaissé 1 397 000 euros soit 87% des recettes.

Pour l'assainissement le déséquilibre est encore plus flagrant puisque c'est la ville qui a en charge le renouvellement du réseau des eaux usées.

En résumé, c'est une nouvelle illustration de l'application des grands principes du libéralisme : les dépenses pour le public et les bénéfices pour le privé.

 

Lors du conseil du 26 juin les élus du groupe La Roche Claire ont demandé le lancement de deux études :

- Une étude financière : nous devons établir les profits présents et à venir de la CGE à la Roche Sur Yon, ainsi nous pourrons savoir de combien baissera la facture d'eau avec le retour au public.

- Une étude juridique : si VIVENDI revend une grande partie de sa participation dans VIVENDI-Environnement, nous devons savoir si ce changement important dans le capital nous permet de remettre en cause la concession au privé avant 2008 date d'échéance du contrat.

 

Pour en revenir à notre question : qui a payé les 12 millions d'Euros d'indemnité de M. Jean-Marie MESSIER ?

Pour une part, c'est nous tous Yonnais et Yonnaises, tous les jours un petit peu, en prenant une douche, en faisant la vaisselle.

 

 

 

 

 

SI VOUS TROUVEZ MOINS CHER AILLEURS, la CGE ne vous remboursera pas la différence, elle se la garde!

 

                Comparer le prix du m3 d'eau à la Roche avec celui du reste de la Vendée a autant de sens que de comparer le prix du m² en centre ville avec le prix du m² à Saint Martin des Noyers. La Roche-sur-Yon a trois avantages vis à vis du reste du département : moins de canalisations par habitant, une réserve d’eau considérable (Moulin-Papon) et pas de pression accrue sur la demande comme c’est le cas sur la côte vendéenne.

En revanche il faut comparer prix de l'eau à La Roche Sur Yon avec celui des villes dont la gestion est municipale. Ainsi au 1.1.2000 un m3 était vendu 11,45 F à Tours, 15,14 F à Saumur, 12,05 F. à Clermont-fd, 15,67 F. au Mans, 12,78 F. à Limoges, 16,83 F. à Nantes , 13,01 F. à Angers 13,01 F … et 17,80 F. à la Roche-sur-Yon!F

 

EAU PRIVEE, FACTURE SALEE

 

Ouest-France du 5 mai 2001, page 4, titre de l'article :Les Factures de 5000 communes passées au crible.

Prix de l'eau, les Français inégaux

Extrait :

  "Les communes qui ont conservé leurs services d'eau et d'assainissement s'en sortent mieux que celles qui les ont délégués à des entreprises privées.

Et pas qu'un peu : l'écart moyen entre gestion communale et privée atteint 27% pour l'eau potable et 20% pour l'assainissement"

 

SERVICES COMPRIS

 

Régulièrement la majorité nous explique que si elle confie des services publics au privé c'est parce qu'elle n'a pas d'autres choix.

Cela reste à prouver ; ce qui est sur c'est que certains mettent beaucoup de zèle à remplir cette prétendue obligation.

Ainsi par exemple, à Tours, le 25 février 2002, le programme des premières Rencontres Régionales de l'Eau, "un événement VIVENDI-Environnement", indique :

 

« 12 heures 15 Synthèse des travaux

Mr Jacques AUXIETTE, Maire de LA ROCHE SUR YON »

 

DEBIT DE FUITE

 

Le nombre de fuites sur le réseau d'eau potable est en augmentation constante depuis trois ans.

Le rapport du 26 juin 2002 n'indique pas la longueur de canalisation remplacée dans l'année.

Dès lors, on peut se poser des questions sur la qualité de l'entretien du réseau que doit réaliser la CGE.

 

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