Eau
potable, opération bidon
Le budget communication de la ville augmente de
plus en plus vite, il a atteint 573 800 uros en 2002. Les
instances consultatives se multiplient, les dernières en date,
les conseils de quartiers se mettent en place laborieusement.
Pour autant, les Yonnais sont-ils bien informés, sont-ils écoutés,
leurs avis sont-ils pris en compte ? Ou bien, ne s'agit-il que
d'opération de communication, de faux-semblant de démocratie?
L'exemple qui suit vous donnera un aperçu de la réalité des méthodes
employées.
Buvez ! Communiquez !
Le 18 octobre 2002, dans Ouest-France, page de la Roche, sur quatre colonnes, on a droit à une bonne nouvelle, "trois millions d'uros de travaux pour améliorer la qualité au robinet"
En dessous, photo couleur, "le bar à eau testé par Jacques Auxiette, Yann Hélary adjoint à l'environnement, Charles Bourgouin délégué à l'eau et les responsables de La CGE, sera présent aux Halles samedi".
L'article nous apprends que cinq cent enfants vont devenir goûteurs d'eau dans le cadre d'une "opération vérité" menée par la ville et la CGE (Compagnie Générale des Eaux).
Enfin la CGE annonce que "elle a déjà
prévu d'investir trois millions d'uros sur cinq ans pour
améliorer encore le réseau et l'usine, une initiative que les
consommateurs verront de bon goût".
Voilà bien de quoi faire taire les mauvaises langues qui critiquent la gestion privée de l'eau et qui insinuent que la CGE se soucie plus de ses bénéfices que du service public.
Voilà aussi un bel exemple de démocratie, de pédagogie, de collaboration utile entre des élus et une société privée.
Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, sauf que
Les limites de la transparence
Là où la manuvre est habile, c'est que dans tout ce qui précède, il n'y a pas de fausse affirmation, il manque juste quelques faits et quelques chiffres qui nous permettraient de mieux comprendre les réelles motivations de la ville et de la CGE.
Le décret 2001-1220
Ne vous inquiétez pas, même si le maire change d'avis, même si les cinq cent enfants ont le nez bouché pendant tous le mois de novembre, même si les adultes volontaires oublient leur bonne résolution et boivent autre chose que de l'eau du robinet pendant tous le mois de novembre, quoi qu'il arrive, nous savons déjà que la qualité de l'eau va s'améliorer à la Roche Sur Yon.
En effet, le décret 2001-1220 du 20/12/2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine impose de nouveaux paramètres et des limites plus strictes qui rentreront en application le 24 décembre 2003.
Ce ne sera pas un cadeau de Noël de la mairie, comme partout en France, la ville et la CGE seront confrontées à une obligation légale.
Evidement si la ville avait annoncé qu'elle se contentait d'appliquer la loi, cela aurait été moins médiatique.
Le contrat de délégation du service
public
Ce contrat qui lie la ville et la CGE est très clair, c'est la CGE qui a en charge l'entretien du réseau.
Cette filiale de Vivendi n'a pas été prise d'une soudaine envie de dépenser sans compter pour le bien de tous, elle ne fait que se soumettre à ses obligations contractuelles.
On peut rajouter qu'elle aurait peut être du le faire plus tôt puisque, comme nous vous le disions dans notre dernier numéro, les fuites sur le réseau de distribution sont en constante augmentation depuis trois ans.
3 millions d'uros sur cinq ans
Cela fait beaucoup d'argent, tellement d'argent, qu'il nous faut quelques points de comparaison pour se le représenter.
Tout d'abord une précision, l'argent que va dépenser la CGE, il vient directement de votre poche, quand vous payez votre facture d'eau potable 90% va à la CGE.
En 2001 cela se montait à 4 446 000 uros, pour les cinq ans à venir elle touchera donc au moins 22 millions.
En résumé sur 22 million de recettes on nous informe que la CGE en utilisera 3 pour améliorer le réseau, on aimerait aussi connaître la destination des 19 autres millions.
Lors du conseil municipal du 26 juin dernier, les élus LA ROCHE CLAIRE ont posé des questions précises :
Quels sont les résultats financiers
annuels de l'exploitation du service public de l'eau par la CGE ?
Quel est le montant des bénéfices réalisés
par Vivendi ?
L'information sur le goût ne nous
suffit pas, nous réclamons une véritable information sur le coût.
Au moment de conclure il me vient en tête une chanson de Kent chantée par Enzo Enzo :
La moitié d'une pomme
C'est bien de la pomme
Et la moitié d'un train
Ca ressemble à un train
Une moitié d'éponge
C'est fait comme une éponge
La moitié de la vérité
C'est déjà un mensonge
Jean-Louis
Batiot