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CONSEIL DU 10 DECEMBRE 2002 

 

(extrait du procès-verbal)

 

 

       Débat d’orientations sur un développement équilibré de l’appareil commercial 

 

 

P. BOURSIER estime que ce qui a été énoncé par M. RODDE n’est pas choquant. Mais la limite de cette intervention réside dans l’absence d’analyse des causes. La Ville de La Roche-sur-Yon a une densité exceptionnelle : plus de 2000 m² de surfaces commerciales pour 1000 habitants. Mais cette activité commerciale est extrêmement mal répartie. Elle est de plus en plus concentrée en périphérie mais aussi de plus en plus concentrée entre les mains de gros intérêts commerciaux, de grandes surfaces.

Cette situation est la conséquence d’une volonté très ancienne de l’équipe dirigeante de privilégier le développement des grandes surfaces. L’exemple le plus éclairant est l’opération des Flâneries ; avec un contournement financé sur fonds publics et placé trop près de la Ville, qui s’est donc révélé inadapté aux flux de voitures, mais qui était « très avantageux pour ceux qui ont lancé l’opération Flâneries ».

De même, la délocalisation du cinéma du centre Ville avec la formation du multiplexe est une opération incohérente qui dévitalise le centre ville, mais qui là encore se révèle très avantageuse pour ceux qui contrôlent les grandes surfaces en périphérie. L’ouverture de Flâneries Bis, route de La Tranche procède d’ailleurs de la même logique pour P. BOURSIER.

Les transactions nouées depuis très longtemps entre l’équipe politique dirigeante et les grands intérêts commerciaux sont donc à l’origine du problème commercial de La Roche-sur-Yon.

 

P. BOURSIER précise ensuite les conséquences de cette priorité donnée aux grandes surfaces :

 

·         La désertification du centre ville par de nombreuses activités commerciales. Il est devenu impossible de trouver du matériel de sport ou de bricolage en centre ville. Il est également devenu complexe de trouver des commerces alimentaires. Cela a des conséquences sur le plan social puisque certaines populations, sans véhicule et notamment les personnes âgées sont pénalisées. Cette désertification du centre ville existe aussi dans certains quartiers de La Roche-sur-Yon ou communes du pays yonnais.

 

·         Les transports : Pour P. BOURSIER, chacun peut constater que La Roche-sur-Yon est devenue le « festival de l’aventure au quotidien » en la matière et même « en route vers le monde enchanté des grandes surfaces ». L’une des causes de ce problème qui devient réellement endémique, se situe au niveau de l’urbanisme commercial.

P. BOURSIER souligne notamment les difficultés de circulation les samedis après-midi, route de Nantes, estimant que ce phénomène est non seulement devenu pénible mais aussi extrêmement dangereux.

 

·         Le coût : Les dégâts commis dans le cadre de ce type de développement doivent être compensés. Pour cela, il faut faire appel aux fonds publics. Outre l’exemple des aménagements routiers, il est nécessaire d’évoquer l’opération des Halles. Il serait intéressant d’en faire un bilan. Pour P. BOURSIER, il est coûteux de « jouer au pompier incendiaire » en faisant des grandes surfaces, puis en volant au secours du petit commerce mis en difficulté. De plus, en termes d’impact commercial, cela produit peu de résultats.

 

Ainsi, le quartier des Halles ne fait pas preuve d’un grand dynamisme commercial malgré les sommes faramineuses qui y ont été investies. Cela coûte également cher en terme de subventions d’animations du centre ville, le terme de « réanimation » paraissant plus indiqué pour P. BOURSIER.

De façon plus générale, l’élu du groupe La Roche Claire estime que la priorité donnée aux grandes surfaces est un choix de mode de développement qui ne devrait pas être celui d’une ville de gauche. Quand on soutient coûte que coûte la concentration économique dans la distribution, on donne la priorité à des firmes et on soutient un modèle social qui est loin d’être un modèle progressiste. Les grandes surfaces génèrent des bas salaires, des temps partiels contraints, le travail le samedi et même le dimanche. La Roche-sur-Yon est une « Ville qui multiplie les dérogations » dans ce domaine.

La majorité municipale donne la priorité à l’intensification des transports, elle encourage également un modèle de consommation tous azimuts et incite aussi à une forme de détérioration des paysages qu’on constate dans une ville envahie par les panneaux publicitaires (ce qui constitue d’ailleurs aussi une forme de privatisation de l’espace public).

 

« Plutôt que de vouloir concilier l’inconciliable en espérant avoir toutes les grandes surfaces du secteur et avoir dans le même temps un commerce de centre ville et de quartiers hyperdynamiques, il faudrait avoir une politique plus cohérente, plus indépendante des grands lobbies économiques ».

 

P. BOURSIER fait les propositions suivantes :

 

Organiser un moratoire pour l’installation des grandes surfaces :

Et si une extension est programmée, la Ville doit négocier des contreparties, en demandant aux promoteurs de créer parallèlement des commerces de quartier à La Roche-sur-Yon et éventuellement en Pays Yonnais.

 

Etablir une politique des transports différente :

On parle de développement durable, mais on ne le voit pas dans les faits. Les transports gratuits constituent une solution simple. Des villes de dimension comparable à La Roche-sur-Yon comme Châteauroux, l’ont mis en pratique depuis un an. Cela revitalise le centre ville avec un faible coût pour le contribuable.

 

Retrouver la vocation d’animation et de commerce du centre ville :

Ce dernier doit devenir une véritable zone de déplacement piétonnier, une zone de « flâneries ». Ainsi, il serait intéressant que la place Napoléon cesse d’être un simple rond-point. Il serait également positif de ramener les activités culturelles en centre ville.

 

Travailler à plus grande échelle :

Tout cela n’a de sens que si c’est organisé à une échelle plus grande que celle de la Ville. En effet, les choix faits ici sont également subis par les autres communes. Il faudrait donc essayer de travailler avec toutes les personnes de bonne volonté en pays yonnais et essayer d’avoir un développement commercial plus équilibré.

Cela ne remet pas en cause la validité des propositions faites en Conseil par Mme RODDE, mais cela les met en perspective. Le groupe La Roche Claire souhaite donc que ces perspectives plus larges soient prises en compte dans la politique municipale.

 

Pour M. LE MAIRE, la logique de la majorité municipale est une logique de développement. En cela, elle s’oppose à celle de P. BOURSIER « qui s’apparente à une logique poujadiste ».

 

 

 

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