De
plus en plus dautos, de moins en moins mobiles
Malgré quelques opérations gadgets, dans
les faits, c'est une politique de priorité à la voiture qui est
menée à La Roche Sur Yon depuis de nombreuses années. En conséquence
on se dirige de plus en plus vite vers "une situation proche
de l'asphyxie" comme le reconnaît lui-même Jacques
Auxiette, (Ouest-France du 1/10/2002).
Cette situation n'a rien d'une catastrophe
naturelle, pour une bonne part elle trouve son origine dans des
choix d'aménagements désastreux et les décisions récentes de
la municipalité ne feront que l'aggraver. Au nom du développement,
les dépenses, les incohérences et les effets néfastes
s'accumulent; mais de quel développement s'agit-il ? Pour le bénéfice
de qui ?
Au nord : détournement de
contournement
Le plan de déplacement urbain de 1996 signalait déjà que 85 % des emplois du Pays Yonnais étaient localisés sur un arc nord de la route de Nantes aux Ajoncs.
C'est au beau milieu de cette zone que l'on a choisi de faire passer la rocade nord, et c'est précisément à l'endroit le plus fréquenté, le croisement avec la route de Nantes, que l'on a choisi d'implanter les Flâneries.
Non seulement on a fait converger les flux automobiles au même endroit mais on les a également amplifiés en y délocalisant une grande partie de l'activité commerciale puis de loisirs avec Cinéville.
Au final les contribuables Yonnais vont payer deux fois puisque les fonds publics vont à nouveau être utilisés pour financer le passage souterrain de la rocade nord.
Les seuls véritables bénéficiaires seront, d'une part les entreprises de travaux publics (faire et défaire c'est toujours travailler), et d'autre part les grandes entreprises de distribution, de restauration, de cinéma
Au milieu : le Centre-Vide
Si au moins la Mairie assumait ses choix politiques, on aurait d'abord gagné en transparence démocratique, mais surtout on aurait peut-être évité de nouvelles dépenses et incohérences.
Elle a préféré tenter de masquer un des effets les plus visibles de son action, le déclin rapide de l'activité en centre-ville ; pour cela elle a eu recours à ses moyens habituels, investissements et communication.
La facture des Halles ne cesse de s'alourdir elle ne comprend pas que le coût du bâtiment, se rajoutent l'indemnisation des commerçants pour la durée des travaux, les aménagements du quartier
Il faut revitaliser le centre-ville, alors les animations se succèdent ; il serait plus juste de parler de réanimation pour une activité de plus en plus dépendante de la perfusion régulière de subventions.
Le centre-ville n'est pas le seul touché, dans chaque quartier la disparition des commerces et des services de proximité laisse sur le bord de la route ceux qui n'ont pas de voitures ou ceux qui n'ont pas les moyens d'accéder à un certain type de consommation, chômeurs, personnes âgées
La ville devient progressivement un ensemble d'îlots dortoirs, vides la journée calmes la nuit, séparés par de grands axes qui constituent autant de barrières pour les vélos et les piétons.
Ce n'est pas en consultant la population sur l'emplacement des bancs publics et des jardinières que l'on y changera quelque chose.
Au sud : on prend les mêmes et on
recommence
Route de la Tranche, quoi qu'en dise le Maire, c'est bien les Flâneries-bis qui vont se construire.
Parallèlement à la 4 voies, deux routes secondaires seront chacune bordées par, d'un coté des parkings, de l'autre des emplacements commerciaux.
Les gros encombrements vont commencer avec les travaux puis continuer quand la circulation des travailleurs du sud du Pays Yonnais et des touristes rencontrera celle des consommateurs.
A priori la situation ne pourra que s'aggraver, au moins jusqu'à l'ouverture du contournement sud, c'est à dire au plus tôt en 2008-2009, à condition que M. Auxiette et M. De Villiers aient terminé leur petite guerre des chefs.
En attendant on se prépare des jours difficiles, en particulier pour les riverains de la RD 80 entre Tournefou et la route de Luçon qui continuera de jouer le rôle de contournement par défaut.
Cette petite route supporte déjà un trafic qui dépasse largement ses capacités (6000 véhicules par jour), on ne compte plus les sorties de route de voitures ou de camions au niveau de l'Yon, un piéton a été blessé par un rétroviseur, dernier accident en date : une voiture termine sa course sur le parking du centre aéré une demi-heure après le départ des enfants.
Un développement dur mais pas durable
Le Maire et ses adjoints peuvent partir à Rio de Janeiro, à Johannesburg ou ailleurs et revenir nous tenir des discours sur le développement durable, financer des études pour le quartier de la gare, organiser des quinzaines de l'urbanisme
Tant qu'ils s'obstineront à choisir ce type de développement ça ne pourra que dérailler, au bénéfice de quelques uns et au détriment du plus grand nombre.
Une autre politique est possible y
compris en matière de transport. Elle passe notamment par :
- un développement des transports en
commun et une baisse de leur coût, voire leur gratuité.
- une réelle politique du vélo telle
que nous l'avons exposée dans notre dernier N°.-
- une volonté de rendre au centre-ville
sa vocation d'animation et de commerce, en créant une grande
zone piétonne où il fera bon flâner...