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Conseil municipal du 12 décembre 

 

 2001           

 

Intervention du groupe La Roche Claire

 

sur le bicentenaire

 

(extrait du procès verbal)

 

 

 

 

2. CÉLÉBRATION DU BICENTENAIRE DE LA CRÉATION DE LA VILLE NOUVELLE DE LA ROCHE-SUR-YON (25 MAI 1804)

Rapporteur : R. PINEAU

 

J.L. BATIOT intervient sur la célébration du bicentenaire de la ville :

"Il s’agit donc de nous préparer à fêter un anniversaire, de rappeler une naissance, plus globalement de nous pencher sur notre passé et de faire un lien avec notre avenir.

Pourquoi pas ? Je pense moi aussi que pour savoir où nous allons, il faut savoir d’où nous venons.

Malheureusement, en tant que vendéens, nous avons déjà une grande expérience dans le domaine. Nous avons constaté que l’histoire n’a de sens que dans sa totalité, c’est à dire sans en occulter telle ou telle partie.

En effet depuis des dizaines d’années, M. DE VILLIERS nous rabâche sans arrêt, spectaculairement et politiquement que pour être vendéen il faut obligatoirement être un blanc.

Ne commettons pas la même erreur ; ici comme ailleurs, la moitié de la vérité c’est déjà un mensonge.

Vous nous invitez à célébrer le bicentenaire d’un décret impérial en 2004 ; mais avant, en juillet 2002, en même temps que la fête contre le racisme, il y aura un autre bicentenaire : celui de la loi du 16 juillet 1802.

Voici l’article premier de la loi du 16 juillet 1802 :

La République a aboli l’esclavage. Napoléon l’a rétabli.

En fait si l’esclavage avait été aboli en Guadeloupe c’est parce que là-bas, il s’était trouvé des hommes pour croire aux promesses de fraternité, de liberté et d’égalité.

A leur tête, Louis DELGRES, un mulâtre : il a combattu pour faire appliquer ces droits, il est devenu colonel de la République.

En 1802, plutôt que de redevenir esclave, il combattit encore, et pour finir, il se fit sauter avec 400 de ses hommes à Matouba en Guadeloupe.

Avant de mourir il écrivit une dernière lettre admirable, je vais vous en lire la fin :

"Citoyens de la Guadeloupe, vous dont la différence de l’épiderme est un titre suffisant pour ne point craindre les vengeances dont on nous menace, vous avez entendu les motifs qui ont excité notre indignation.

La résistance à l’oppression est un droit naturel. La divinité même ne peut être offensée que nous défendions notre cause. Elle est celle de la justice et de l’humanité. Nous ne la souillerons pas par l’ombre même du crime. Oui, nous sommes résolus de nous tenir sur une juste défensive, mais nous ne deviendrons jamais agresseurs.

Pour vous, restez dans vos foyers ; ne craignez rien de notre part.

Nous vous jurons solennellement de respecter vos femmes, vos enfants, vos propriétés et d'employer tous les moyens pour les faire respecter par tous.

Et toi, postérité, accorde une larme à nos malheurs et nous mourrons satisfaits ! 

Le Colonel d’Infanterie, commandant en chef de la force armée de Basse-Terre. Signé : Louis DELGRES, le 11 mai 1802."

En 2002, je propose que nous rendions hommage à un blanc et à un noir.

J’ai discuté avec des amis d’origine réunionnaise, antillaise ou africaine, ils n’ont rien demandé, mais je suis sûr qu’ils seraient touchés par cet hommage à la souffrance de leurs ancêtres et qu’ils seraient sensibles à notre vigilance à ne pas glorifier celui qui prolongeât l’esclavage de près de 50 ans.

De cette manière, en 2004, nous fêterons alors sans ambiguïté une ville nouvelle ouverte à tous et non pas l’action de ce Napoléon qui a écrit que les hommes ne naissent pas libres et égaux en droit."

 

QUESTION ADOPTEE A L'UNANIMITE

 

 

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