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Communiqué
du 12.09.2003.
TGV
tracté : qui veut perdre des millions ?
Il
n’est pas raisonnable que les collectivités locales dépensent chaque
année
3,6 millions d’euros pour maintenir sous perfusion un TGV tracté qui,
hors
saison, est essentiellement utilisé par une clientèle d’affaire. La
logique
du service public ce n’est pas d’utiliser massivement des fonds
publics
pour qu’une fraction de la population – généralement aisée – puisse
gagner
une poignée de minutes sur deux allers-retours Les Sables-Paris. Du
reste,
le gain de temps effectif n’est nullement démontré puisque malgré l’
énorme investissement initial payé par les collectivités
locales en mai
2000
– 2,75 millions d’euros – le « TGV à tracteur » a connu de multiples
déboires
techniques. Ces dépenses inconsidérées ne sont évidemment pas un
investissement
pour l’avenir car personne en France n’envisage un jour d’
imiter
la très pittoresque trouvaille vendéenne consistant à tracter un TGV
avec
une locomotive diesel sur une ligne non électrifiée. Prolongée jusqu’en
2006,
la saga du « TGV à tracteur » coûterait au final une vingtaine de
millions
d’euros aux contribuables vendéens avec l’assentiment du Président
du
Conseil Général et du maire de la Roche-sur-Yon.
Cette
expérimentation aventureuse soutenue par des élus pressés d’amener le
TGV
à la Roche-sur-Yon et aux Sables d’Olonne à la veille des élections
municipales
et cantonales de 2001, a également eu pour effet de suspendre
les
actions concrètes nécessaires pour améliorer la desserte ferroviaire des
communes
du département. Pourquoi ne pas avoir choisi d’augmenter la
fréquence
des TER de dernière génération permettant de mieux répondre aux
attentes
de la très grande majorité des usagers ? Pourquoi avoir délaissé l’
indispensable
mobilisation des régions concernées par l’objectif de l’
électrification de la ligne Nantes-Bordeaux ? Pourquoi
avoir privilégié les
autoroutes
dans un département qui, au plan ferroviaire, demeure sans doute
le
plus mal desservi de la façade ouest ?
Philippe
Boursier
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