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Communiqué du 21.09.2003.

Transports : la ville roule à contresens

 

Les giratoires provisoires créés sur les carrefours des grands boulevard de la ville témoignent de l’incapacité chronique de l’actuelle municipalité à s’attaquer aux causes des problèmes de transport à la Roche-sur-Yon. De tels aménagements pourraient peut-être, nous dit-on, fluidifier à certaines heures la circulation automobile. Ce qui est en revanche certain c’est que ces giratoires augmentent les risques des déplacements en vélo dans une ville sans véritable politique cyclable d’ensemble. Par ailleurs, une action simplement orientée sur la mobilité des voitures esquive totalement les deux grandes priorités sociales et écologiques d’une politique moderne des transports en milieu urbain : d’une part, réduire la circulation automobile en réduisant les flux de transport dans la ville et d’autre part, soutenir les modes de circulation alternatifs à l’automobile : marche à pied, vélo, bus etc.

En continuant à donner dans les faits la priorité à la voiture, la ville de la Roche-sur-Yon se laisse coloniser par les nuisances de celle-ci : record de pollution battu cet été, multiplication de zones d’insécurité routière (Rond point des Flâneries, départemental 80 à la hauteur de Basse-Lardière …), embouteillages de plus en plus fréquents … Plutôt que d’ encourager ainsi la production de gaz à effet de serre, ne faudrait-il pas réduire les déplacements et investir dans des transports écologiques ?

La réduction souhaitable des flux de déplacements dans une agglomération, qui génère elle-même l’essentiel de son trafic routier, suppose ainsi de renverser les priorités données depuis des années à l’aménagement de la ville : soutenir les services de proximité plutôt que l’hyperconcentration commerciale, densifier les quartiers proches du centre plutôt que de promouvoir le développement des lotissements en « tâche d’huile », inciter les salariés yonnais à vivre sur le territoire communal, nouer des coopérations à une échelle plus large pour mieux répartir l’activité économique…

La promotion des alternatives à la voiture nécessite de créer un vrai réseau sécurisé de pistes cyclables, d’améliorer le confort et l’articulation des cheminements piétons, d’inscrire de nouvelles ambitions dans le transport collectif (créer des navettes gratuites entre des parkings en périphérie de ville et le centre, développer une politique tarifaire audacieuse qui encourage le choix du bus, penser des réseaux qui irriguent les communes environnantes …). Le financement des alternatives à la voiture pourrait-être financé en économisant sur les coûteux aménagements routiers engendrés par l ’excès d’automobiles et en redéployant des dépenses douteuses telles que l’ énorme subvention absorbée par le « TGV à tracteur »

Philippe Boursier

   

 

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