Communiqué du 28.08.2003
Surenchère sécuritaire
«Surveiller et punir » : ainsi pourrait-on résumer lattitude de quelques représentants de lEtat à légard du technofestival organisé le week-end dernier à la Roche-sur-Yon. Car la dureté des peines infligées aux six jeunes interpellés conclut brutalement le déroulement dun festival sur lequel demblée a été jeté la suspicion : multiples tracasseries imposées aux organisateurs, déploiement et contrôles policiers largement disproportionnés pendant le festival, lourdes condamnations à de la prison ferme pour les « teufeurs » interpellés pour infraction à la législation des stupéfiants.
Cette affaire est une nouvelle illustration de la surenchère sécuritaire qui a notamment pour effet de criminaliser les pratiques culturelles de la jeunesse. Les effets pervers du « tout-répressif » sont pourtant connus. On risque ainsi de décourager les équipes qui font le choix dorganiser des fêtes techno dans un cadre légal et dencourager indirectement des festivals sauvages dépourvus de contrôle sanitaire, ruinant au passage le travail des médecins et des éducateurs investis dans la prévention.
Du reste, lemprisonnement de jeunes sans casier judiciaire ne saurait être une réponse adaptée à lusage des stupéfiants qui nécessite le déploiement dune politique de prévention associée à la promotion de peines alternatives à la prison, l'objectif premier de toute sanction devant être la réinsertion. A qui fera-t-on croire que la Maison darrêt de la Roche-sur-Yon, connue pour être la plus surpeuplée de lOuest, a pour vocation daccueillir et de réinsérer tous les jeunes de la région coupables dinfraction à la législation sur les stupéfiants ?
Sur un plan plus politique, cette pénible affaire met en évidence localement les conséquences de la politique sécuritaire conduite par la droite et doit également questionner la majorité qui en créant une police municipale à la Roche-sur-Yon a créé un climat propice à toutes les surenchères.
Pour les élu-e-s de la Roche claire,
Philippe Boursier