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Communiqué du mardi 29 juillet 2003

 

Heurs et malheurs du TGV à tracteur

 

 

A la fin des années 90 l’idée du TGV tracté par une locomotive diesel sur une ligne non électrifiée, soutenue notamment par Philippe De Villiers et Jacques Auxiette, fût d’emblée sujette à débat. N’était-il pas plus pertinent de faire pression pour obtenir des solutions durables passant notamment par l’électrification rapide de la ligne Nantes-Les Sables et, à moyen terme, de Nantes-Bordeaux, quitte à utiliser provisoirement et plus fréquemment les autorails modernes dont dispose la région des Pays de la Loire? Etait-il opportun de mettre en fonctionnement un « TGV à tracteur » utilisé nulle part ailleurs et d’engager ainsi de très coûteux investissements notamment au niveau du matériel roulant (trois locomotives modifiées pour l'occasion, des rames de TGV adaptées, etc.)? Enfin était-il raisonnable que les contribuables des différentes collectivités locales (Région, Département, communautés de communes des Olonnes et du Pays yonnais) soient sollicités à hauteur de 2,2 millions d’euros chaque année pour combler le déficit d’exploitation d’une technologie qui, au final, ne permet qu’un gain de temps d’une poignée de minutes entre la Vendée et Paris ?

 

De toute évidence, ce dossier a été mal estimé. Malgré le dépassement des prévisions de fréquentation, nous assistons, selon la SNCF, à une dérive du déficit de cette expérimentation aventureuse promue par des élus pressés d’amener le TGV à la Roche-sur-Yon et aux Sables d’Olonne à la veille des élections municipales et cantonales de 2001. L’électrification prochaine de la ligne Nantes-Les Sables mettra sans doute définitivement sur une voie de garage cette innovation assez pittoresque. Dans cette attente, il ne serait pas sérieux qu’on ponctionne toujours plus les fonds publics pour financer une technologie d’« arrière-garde » qui a sans doute retardé la mise en œuvre d’alternatives plus pertinentes.

 

Philipe Boursier

   

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