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CONSEIL MUNICIPAL DU 06 FÉVRIER 2002

Extrait du procès-verbal

 

2 - Budget primitif 2002 - débat d’orientations budgétaires

Rapporteur : M.S. CAILLETEAU

 

P. BOURSIER regrette que les enjeux du Débat d’Orientations Budgétaires ne soient pas visibles, que les orientations soient diluées dans la présentation. Il fait la déclaration suivante :

 

« Je voudrais commencer par faire un commentaire général sur le contexte macroéconomique avant de commenter plus précisément le document d’orientation budgétaire qui nous est soumis.

 

1)       Le contexte macroéconomique : des marges budgétaires mal utilisées

Le gouvernement Jospin a bénéficié d’une conjoncture macroéconomique favorable. Pendant plusieurs années, la reprise de l’activité a eu des effets positifs sur l’emploi et a généré des recettes fiscales supplémentaires.

Ces marges budgétaires auraient pu permettre de financer une politique sociale et écologiste fondée notamment sur la relance des services publics et plus généralement des activités socialement utiles et non-polluantes.  On aurait pu également impulser une autre politique des revenus en relevant notamment de manière significative le SMIC et les minimas sociaux.

Mais d’autres choix ont été faits :

·         privatisation massive

·         politique de ralentissement des salaires

·         accroissement de l’injustice fiscale en réduisant les tranches supérieures de l’impôt sur le revenu et en ne faisant rien pour réduire les taux de T.V.A.

 

2) A La Roche-sur-Yon : immobilisme, opportunités manquées et zones d’ombre

Globalement, il se passe à peu près la même chose : La Roche-sur-Yon a les moyens budgétaires pour conduire une politique écologiste et sociale mais vous nous proposez des orientations qui sont marquées à la fois par l’immobilisme, par des opportunités manquées mais également par de multiples zones d’ombre.

 

A – Un projet conservateur marqué par la continuité de prélèvements élevés, un endettement important et des orientations libérales.

La Roche-sur-Yon est une ville qui a beaucoup plus de ressources que la plupart des villes de taille comparable. La raison est très simple : la part de l’emploi public dans la ville est très élevée, ce qui a de multiples effets économiques positifs : ces emplois publics stables en effet alimentent une demande solvable importante ce qui incite des entreprises privées à s’installer sur le territoire de la commune afin de capter cette demande.

 

En conséquence, La Roche-sur-Yon est une ville qui bénéficie d’un fort potentiel fiscal. La question qui se pose c’est évidemment comment l’équipe en place utilise ces ressources . La réponse est assez claire : à La Roche-sur-Yon les impôts sont beaucoup plus élevés que dans la plupart des communes de taille comparable et l’endettement de la ville est important.

 

Mais, et c’est un point à nos yeux absolument essentiel, ces impôts élevés et cet endettement relativement important vont de pair avec un recul des services publics et une extension des activités concédées notamment à des filiales de firmes multinationales : l’eau, les transports, la collecte et la gestion des déchets, la gestion des fluides, la maintenance d’une partie des services municipaux sont concédés au secteur privé.

 

En clair, l’endettement de la ville n’est absolument pas la conséquence d’une politique en faveur des services publics. Il est tout simplement le résultat d’investissements surdimensionnés réalisés dans le passé et tournés vers le privé et le prestige.

 

Les orientations sur 2002 ne remettent pas en cause cette politique libérale :

 

Les recettes de la ville prévues en 2002 sont en légère expansion (1,56 %) du fait de l’élargissement de l’assiette des impôts ; ce surplus de recettes est d’ailleurs généré par l’effort fiscal maintenu par la population puisque l’Etat n’a pas augmenté sa contribution en monnaie constante (hors inflation).

 

Cette expansion prévue des recettes n’est pas utilisée pour réduire l’endettement de la ville. Les nouveaux emprunts sont de même que les remboursements en capital à intervenir en 2002.

 

Cette expansion des recettes n’est pas non plus utilisée pour étendre les services publics dans tous les domaines que vous avez concédés au secteur privé.

 

Par ailleurs, nous souhaitons avoir toutes les garanties de pérennité des crèches familiales. Il serait absolument scandaleux que d’un côté on prélève des ressources pour financer une police municipale inutile et, que de l’autre, on supprime des postes dans ce domaine.

 

B) Des opportunités manquées

A contrario ce projet de budget montre qu’il y a des possibilités bien réelles d’agir pour améliorer vraiment la vie des habitants de La Roche-sur-Yon.

 

·         Ainsi, vous réduisez sensiblement la subvention à la restauration collective. Plutôt que de réduire cette subvention, pourquoi ne pas envisager comme nous l’avons proposé pendant la campagne de promouvoir l’alimentation biologique dans les cantines : ce serait une mesure positive sur le plan social, environnemental, sanitaire et d’un coût relativement faible puisque le prix des denrées n’est qu’une part minime du coût de production d’un repas collectif. Mesure déjà appliquée dans nombre de communes.

·         Mais de manière plus générale, l’opportunité est celle de la relance des services publics à La Roche-sur-Yon. Dans le domaine de l’eau par exemple, vous envisagez une augmentation sensible des dépenses d’investissement (116 % pour l’eau, 33 % en équipements et travaux) sans qu’une réflexion approfondie soit conduite sur le retour de l’eau au service public. Or, toutes les études disponibles montrent que lorsque l’eau est déléguée à des firmes multinationales comme Vivendi à La Roche-sur-Yon son coût devient beaucoup plus important.

·         Une relance des services publics ce serait également une politique beaucoup plus audacieuse dans le domaine des transports collectifs. Vos orientations dans ce domaine prévoient une augmentation des investissements dans les parkings Clemenceau et des Halles. Nous souhaiterions qu’une vraie réflexion soit menée sur la gratuité des transports collectifs. Ce serait une réponse concrète, sociale et écologique à l’accroissement infini des flux automobiles à La Roche-sur-Yon (qui est d’ailleurs largement lié aux erreurs d’aménagement de la Ville). Des villes de taille équivalente le font (Fougères).

 

C) De multiples zones d’ombre et interrogations

Beaucoup de transparents mais peu de transparence. A moins que l’excès de transparence rende parfois les chiffres invisibles.

 

1)       Un ensemble d’informations essentielles ne figure pas dans votre document. Il est incroyable qu’on puisse par exemple présenter un document budgétaire sans noter le niveau des taux d’imposition envisagé.

 

2)      A plusieurs reprises vous nous expliquez que la diminution de recettes du reversement contrat enfance au CCAS effectué par la CAF est neutre du fait de la diminution équivalente des dépenses (page 6, page 7). Or, à la page 8, on apprend que la subvention d’équilibre au CCAS passe à 305.000 euros. Contradiction : ce n’est pas une opération neutre sur le budget global. La fiscalité de la ville compense la participation de la CAF.

 

3)      Rien n’est indiqué sur la police municipale, les coûts réels ; sachant que les chiffres de la délinquance sont en baisse à La Roche-sur-Yon, la création de cette police s’avère être une décision démagogique.

 

4)      Page 18 : dans la section activités industrielles et commerciales vous prévoyez 491 000 euros d’épargne brute. Pour quelle destination ? Pourquoi n’est-elle pas restituée au budget principal ?

 

5)      Dans le budget « restauration collective » plusieurs interrogations : d’une part vous réduisez la subvention d’équilibre de 5 % et d’autre part vous écrivez quelques lignes plus bas que la subvention d’équilibre devrait rester stable. Légère contradiction. Par ailleurs, vous estimez à 7,5 % l’augmentation du prix des denrées alimentaires : pourquoi une telle augmentation ?.

 

 

En résumé, nous ne voterons pas ces orientations : budget immobiliste, budget libéral et budget des opportunités manquées ».

 

M. LE MAIRE souligne deux aspects du Débat d’Orientations Budgétaires :

 

·         le maintien des taux de fiscalité pour 2002.

·         l’endettement de la Ville inférieur à la moyenne nationale.

   

LE CONSEIL MUNICIPAL PREND ACTE DES ORIENTATIONS BUDGETAIRES DE LA VILLE POUR 2002.

 

 

 

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