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CONSEIL MUNICIPAL DU 04 DÉCEMBRE 2003

Extrait du procès-verbal

 

 

5. Compte rendu annuel de la SAEML ORYON à la collectivité sur la convention publique d’aménagement ZAC « Roche Sud »

Rapporteur : P. REGNAULT

 

 

 

J.L. BATIOT fait la déclaration suivante :

 

"On va finir par croire que vous avez quelque chose à cacher ! Lors du vote du Plan d’Occupation des Sols vous aviez choisi de ne pas annoncer clairement vos interventions pour cette zone. Nous avions souligné que derrière ce flou se cachait la volonté de reproduire l’erreur des Flâneries, cette fois au sud, en créant les Flâneries-bis.

Un an plus tard, en octobre 2002, c’est ce qui s’est produit ; aujourd’hui il reste encore une grande inconnue, c’est le coût financier pour la ville.

En commission, impossible de savoir son montant, le rapport n’était pas encore rédigé, paraît-il. On nous a quand même annoncé plus de dix millions d’euros d’investissements ; mais Monsieur le Maire devait d’abord rencontrer les investisseurs privés avant que l’on puisse nous préciser le montant final de l’ardoise ".

 

J.L. BATIOT regrette d’ailleurs que des éléments financiers aussi conséquents (12 Millions d’investissement, 2 Millions pour la Ville) ne soient communiqués qu’en séance, et sans document écrit. Il reprend son intervention :

" Cette opération énorme vous la justifiez par la nécessité de rééquilibrer le sud par rapport au nord, comme si une erreur pouvait en rééquilibrer une autre.

Votre logique, qui repose sur l’idée que plus on va créer de magasins plus il y aura de clients, n’est rien autre qu’une fuite en avant ; elle est condamnée dès le départ à finir dans une impasse.

La concentration de l’offre sur des grandes surfaces, elles-mêmes concentrées sur des zones en bordure de ville ne va pas créer de la consommation ; elle va la canaliser, l’orienter différemment, au profit de quelques géants de la distribution.

La première condition pour voir augmenter la consommation serait que les salaires augmentent, surtout en Vendée où ils sont parmi les plus bas de France. Si le revenu de la population ne bouge pas, l’expansion de cette zone ne peut se faire qu’au détriment d’autres espaces.

Dans le sud du Pays yonnais on constatera la même chose que ce qui se passe dans le nord : progressivement les petits bourgs de la ville vont voir disparaître une grande partie de leur activité commerciale.

Les habitants de Nesmy, d’Aubigny et d’ailleurs, qui font déjà le trajet pour aller travailler, avec les conséquences que l’on connaît sur la circulation, reprendront leurs voitures pour leurs achats, ce qui aggravera la situation.

 

Le centre-ville qui, malgré les opérations de réanimation commerciales régulières, peine à garder un minimum de vitalité va se voir confronté à des difficultés encore plus grandes.

Les quartiers verront encore diminuer les services de proximité.

Tout cela dans une ville qui est déjà n°1 pour les grandes surfaces de sport, bricolage, meubles, n°2 pour les hypermarchés, n°3 pour les jardineries, n°4 pour l’équipement de la personne et les grands magasins.

 

Une des principales conséquences de ce type de développement, c’est d’augmenter le nombre et la longueur des déplacements automobiles.

Dans chacune des réunions de quartiers les habitants ont pointé des problèmes de circulation, cette zone sud est déjà une des plus encombrée le matin et le soir, le trafic de la RD 80 fait déjà le désespoir de ses riverains ; cela ne pourra être que pire demain.

 

Mais il n’y a pas que les conséquences environnementales, il y a aussi les conséquences sociales. On sait quels types d’emplois sont créés dans cette zone. La grande distribution, c’est le domaine des emplois non-qualifiés, sous-payés, précaires, avec des horaires atypiques, des emplois occupés majoritairement par des femmes.

 

A La Roche-sur-Yon, plus de 15 % des emplois sont à durée déterminée, plus du tiers des femmes sont à temps partiels bien souvent sans l’avoir choisi ; je crains que dans quelques années on constate une aggravation de ces chiffres, trop d’emplois précaires tue l’emploi stable.

 

Détérioration du cadre de vie, détérioration des conditions de travail, c’est vraiment trop cher payé. Les seuls qui ont vraiment quelque chose à gagner sont les actionnaires des grandes entreprises de distribution, pas les Yonnais ".

 

P. REGNAULT regrette que le gouvernement RAFFARIN bloque des outils qui permettent aux communes de redynamiser des secteurs en difficulté.

A la Roche sur Yon, le centre représente 600 établissements (commerce ou service) soit 3500 salariés. 41% des reprises ou créations de commerces sur la Ville ont concerné le centre en 2002. Il est donc faux de dire que ce secteur se paupérise. Il y a même une épicerie qui va ouvrir sur l’emplacement du restaurant le Saint Jean. Les médias locaux traduisent d’ailleurs bien cette dynamique en indiquant chaque semaine, les nouvelles enseignes de la Ville.

 

P. BOURSIER ne partage pas cette vision enthousiaste du centre Ville. Des indicateurs objectifs montrent le contraire (recul de la fréquentation des Halles, transformation de nombreux commerces en franchise).

La multiplication de ces franchises explique aussi pourquoi de nombreux commerces souhaitent ouvrir le dimanche. La Ville donne d’ailleurs trop d’autorisation en ce sens.

 

Monsieur le Maire demande à P. BOURSIER de conclure, estimant que JL. BATIOT s’est déjà exprimé pour le groupe la Roche Claire sur cette question.

 

P. BOURSIER indique que les franchises sont tenues par des accords et se doivent d’ouvrir le dimanche. Cela entraîne une dégradation de la qualité de vie des salariés.

 

J. AUXIETTE rappelle

-          que les Maires n’ont aucune compétence pour les ouvertures des commerces les jours fériés.

-          qu’en ce qui concerne les dimanches, la loi autorise les maires, à la demande des acteurs économiques, à prononcer l’ouverture des commerces, 6 dimanches par an. Cette autorisation ne concerne que le dimanche du marché de Noël, à la Roche sur Yon. Cette journée correspondait initialement au week-end de la Foire annuelle pendant lequel, pour une question d’équité entre commerçants sédentaires et non sédentaires, une autorisation de ce type était donné.

 

J.L. BATIOT regrette que la Ville n’écoute que certains acteurs économiques puisqu’une partie des syndicats est opposée à ce type d’ouverture.

 

 

 

 

QUESTION ADOPTEE PAR

40 VOIX POUR

3 VOIX CONTRE DU GROUPE LA ROCHE CLAIRE

 

 

 

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