CONSEIL MUNICIPAL DU 06 FÉVRIER 2002
Extrait du procès-verbal
Rapporteur : M.S. CAILLETEAU
A – Un
projet conservateur marqué par la continuité de prélèvements élevés, un
endettement important et des orientations libérales.
La Roche-sur-Yon
est une ville qui a beaucoup plus de ressources que la plupart des villes de
taille comparable. La raison est très simple : la part de l’emploi
public dans la ville est très élevée, ce qui a de multiples effets économiques
positifs : ces emplois publics stables en effet alimentent une demande
solvable importante ce qui incite des entreprises privées à s’installer sur
le territoire de la commune afin de capter cette demande.
En conséquence,
La Roche-sur-Yon est une ville qui bénéficie d’un fort potentiel fiscal. La
question qui se pose c’est évidemment comment l’équipe en place utilise
ces ressources . La réponse est assez claire : à La Roche-sur-Yon les impôts
sont beaucoup plus élevés que dans la plupart des communes de taille
comparable et l’endettement de la ville est important.
Mais, et c’est
un point à nos yeux absolument essentiel, ces impôts élevés et cet
endettement relativement important vont de pair avec un recul des services
publics et une extension des activités concédées notamment à des filiales de
firmes multinationales : l’eau, les transports, la collecte et la gestion
des déchets, la gestion des fluides, la maintenance d’une partie des services
municipaux sont concédés au secteur privé.
En clair,
l’endettement de la ville n’est absolument pas la conséquence d’une
politique en faveur des services publics. Il est tout simplement le résultat
d’investissements surdimensionnés réalisés dans le passé et tournés vers
le privé et le prestige.
B) Des
opportunités manquées
A contrario ce
projet de budget montre qu’il y a des possibilités bien réelles d’agir
pour améliorer vraiment la vie des habitants de La Roche-sur-Yon.
·
Ainsi, vous réduisez sensiblement la subvention à la restauration
collective. Plutôt que de réduire cette subvention, pourquoi ne pas envisager
comme nous l’avons proposé pendant la campagne de promouvoir l’alimentation
biologique dans les cantines : ce serait une mesure positive sur le plan
social, environnemental, sanitaire et d’un coût relativement faible puisque
le prix des denrées n’est qu’une part minime du coût de production d’un
repas collectif. Mesure déjà appliquée dans nombre de communes.
·
Mais de manière plus générale, l’opportunité est celle de la
relance des services publics à La Roche-sur-Yon. Dans le domaine de l’eau par
exemple, vous envisagez une augmentation sensible des dépenses
d’investissement (116 % pour l’eau, 33 % en équipements et travaux) sans
qu’une réflexion approfondie soit conduite sur le retour de l’eau au
service public. Or, toutes les études disponibles montrent que lorsque l’eau
est déléguée à des firmes multinationales comme Vivendi à La Roche-sur-Yon
son coût devient beaucoup plus important.
·
Une relance des services publics ce serait également une politique
beaucoup plus audacieuse dans le domaine des transports collectifs. Vos
orientations dans ce domaine prévoient une augmentation des investissements
dans les parkings Clemenceau et des Halles. Nous souhaiterions qu’une vraie réflexion
soit menée sur la gratuité des transports collectifs. Ce serait une réponse
concrète, sociale et écologique à l’accroissement infini des flux
automobiles à La Roche-sur-Yon (qui est d’ailleurs largement lié aux erreurs
d’aménagement de la Ville). Des villes de taille équivalente le font (Fougères).