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Les mystères des films de l’Ouest


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Le 29 novembre 2004 le maire refuse par courrier de nous donner accès aux dossiers de reprise du cinéma en centre-ville.

Face à ce refus de respecter notre droit à l’information, nous rendons public un premier volet de l’affaire du cinéma.

 

 

 

 

 

Première partie  : La formation d’un monopole

 

 

 

La Ville de la Roche-sur-Yon a encouragé la formation d’un monopole privé du cinéma entre 2001 et début 2004. Cette logique de monopolisation et de disparition progressive du cinéma de centre-ville étaient inscrits dans la logique financière du multiplexe.

 

1En 2001 la majorité municipale encourage la Soredic à créer un multiplexe à la rentabilité très incertaine.

 

La Ville a encouragé la création d’un multiplexe par la Soredic

 

 

 

 

 

Pour la majorité municipale le gain est d’abord politique puisque l’ouverture du Cinéville quelques semaines avant les élections municipales de mars 2001 sera un événement décisif de la campagne électorale.

 

2 - Le projet ne pouvait être rentable avec une offre cinématographique maintenue

 

Avant l’ouverture du Cinéville :

 

 

 

 

Après l’ouverture du Cinéville  la Roche-sur-Yon est en situation de suréquipement cinématographique :

 

 

 

Tableau 1

 

 

LAVAL

CHOLET

LA ROCHE-SUR-YON EN 2000

LA ROCHE-SUR-YON EN 2001

Nombre d’habitants (recensement 1999)

63 000

54 000

49 262

49 262

Nombre de fauteuils en 2001

1589

1332

1486

3502

Nombre de fauteuils pour 100 habitants en 2001

2,52

2,46

3,01

7,1

 

 

L’ouverture du Cinéville  condamnait « mathématiquement » les autres cinémas

 

 

 

Tableau 2

 

 

LAVAL

CHOLET

LA ROCHE-SUR-YON EN 2000

PROSPECTIVE LA ROCHE-SUR-YON

Nombre d’entrées en 2001

282 000

216 000

235 000

600 000 entrées nécessaires pour maintenir les trois cinémas

Indice de fréquentation* en 2001

4,47

4

4,74

12,17 : indice virtuel de fréquentation pour 600 000 entrées.

 

*Indice de fréquentation = rapport entre le nombre d’entrées et la population d’une zone géographique donnée.

 

 

En ouvrant le Cinéville, la Ville et la Soredic ne pouvaient ignorer que la rentabilité du multiplexe supposait la réduction drastique du nombre de fauteuils existants sur la ville. En d’autres termes l’élimination de la concurrence et la disparition progressive du cinéma de centre-ville étaient inscrits dans la logique financière du multiplexe.

En fait le seuil officiel de rentabilité du Cinéville correspond à peu près à la totalité des entrées de cinéma réalisée pour l’année 2003 (472 000) à la Roche-sur-Yon.

 

3 - Fin 2001 les trois cinémas yonnais se déclarent en-dessous du seuil de rentabilité.

 

 

 

 

- créer une situation de monopole  à la Roche-sur-Yon (paragraphe 5)

- capter des aides de la collectivité (paragraphe 6)

- aspirer une partie du public du cinéma non yonnais (paragraphe 7).

 

4En 2002 la majorité municipale achète les locaux du Concorde à la Soredic pour soulager la trésorerie de cette entreprise.

 

 

 

 

-                D’une part elle intervient un peu plus d’un an après l’ouverture du Cinéville par la Soredic. Question : cette vente était-elle déjà programmée par la Soredic dès l’ouverture du Cinéville ?

-                D’autre part cette opération consiste à aider sur fonds publics, via un loyer très bas, une entreprise responsable de la délocalisation du cinéma de centre-ville alors même qu’un autre cinéma de centre-ville – les Trois Alpha – s’effondre.

-                Par ailleurs, la diminution du nombre de salles exploitées (la salle 1 n’est plus utilisée pour le cinéma) ne pouvait que précipiter le déclin de la fréquentation du Concorde et encourager le désengagement de la Soredic. En 2003 la fréquentation du Concorde baisse de 28 % par rapport à l’année 2002.

 

-                Enfin, en achetant les locaux du Concorde, la Ville devient propriétaire d’un local qui n’est plus conforme aux normes de sécurité incendie et aux normes d’accessibilité pour les handicapés. Le rapport d’expertise Veritas du 12 juillet 2004 établit que le Concorde est non conforme au plan de la sécurité incendie : il n’existe pas d’alarme incendie pour les salles 2-3-4 », la chaufferie gaz est non conforme, l’éclairage de sécurité est non conforme, les locaux à risque ne sont pas assez isolés, etc. En vendant le Concorde à la Ville, la Soredic s’est délestée d’un immeuble en partie vétuste dont la mise aux normes nécessiterait de très lourds investissements. Par ailleurs, en prolongeant l’exploitation du Concorde par la Soredic dans des locaux non conformes aux normes de sécurité, la Ville a endossé une très lourde responsabilité.

 

 

5 – Fin 2003, la Soredic est en situation de monopole.

 

 

 

 

 

6 – En définitive la Soredic a bénéficié de multiples soutiens de la Ville

 

 

7 – En plus du public du Concorde et des Trois Alpha, le multiplexe a capté une partie du public non yonnais du cinéma. (cf tableau page suivante)

 

 

 


 

 

 

2000

2002

2003

2004

Evolution 2000/2003

Entrées Concorde

150 000

50 000

38 000 (dont 20 000 scolaires)

 

- 75 %

Entrées Trois Alpha

85 000

40 000

20 000

 

- 76,5 %

Entrées Cinéville

-

 

413 838

 

-

TOTAL la Roche-sur-Yon

235 000

 

472 000

 

+ 98,75 %

TOTAL VENDEE

780 000

 

964 000

 

+ 23,6 %

TOTAL VENDEE (hors La Roche-sur-Yon)

545 000

 

487 000

 

- 10,6 %

TOTAL cinémas vendéens (hors Cinéville)

780 000

 

550 000

 

- 29,5 %

Nombre de fauteuils la Roche-sur-Yon

1486

3502

3072 (salle 1 du Concorde en moins)

- début 2004 :2476 (fermeture des 3 Alpha)

- avril 2004 : 2016 (fermeture du Concorde)

- octobre 2004 : 2612 (ouverture de l’Image)

 

Indice de fréquentation l’unité urbaine

4,46

 

9,4

 

+ 111 %

Indice de fréquentation du département

1,45

 

1,79

 

+ 23,45 %

 


 

Conclusion partielle : des fonds publics pour un cinéma de service public

En trois ans la Ville de la Roche-sur-Yon a investi des sommes considérables dans le festival de cinéma et dans diverses aides à la Soredic. Une autre politique est toujours possible. Avec le tiers des sommes affectées chaque année au festival de cinéma par la Ville on pourrait sans problème financer un cinéma de centre-ville de service public (soit en régie municipale, soit délégué à une association). Le Monde du 4 décembre 2004 évoque un exemple parmi beaucoup d’autres :

« Selon les spécialistes, l'exploitation d'un cinéma est très difficile à moins de 100 000 entrées. Et quasi impossible pour les salles uniques, dans une période où 12 à 15 films nouveaux arrivent sur les écrans chaque semaine. D'où la politique de subvention des villes qui, en plus d'être propriétaires des murs, assurent généralement tout ou partie des salaires. Avec environ 70 000 spectateurs par an et un chiffre d'affaires de 380 000 euros, le cinéma Les Toiles, à Saint-Gratien (Val-d'Oise), ne peut résister que grâce aux 75 000 euros de subventions de la municipalité permettant d'assurer les salaires des dix permanents (dont deux à temps partiel). Classé art et essai comme 80 % des cinémas publics, Les Toiles reçoit, en outre, une subvention annuelle du Centre national de la cinématographie (CNC) d'environ 38 500 euros. » (Le Monde du 4.12.2004.)

 


 

ANNEXE

Remarque méthodologique : afin de faire des comparaisons entre ville, nous avons retenu la catégorie d’ « unité urbaine » utilisée par l’INSEE (voir annexes) et par le Centre National du Cinéma (CNC). La population des unités urbaines est celle du recensement de 1999. Depuis cette date, la population yonnaise a connu une certaine croissance démographique (de 49262 en 1999 à 50 900 en 2004) qui pourrait infléchir à la marge les résultats obtenus. Néanmoins ces évolutions ne remettent nullement en cause les constats observés.

 

Les unités urbaines sont délimitées par l’INSEE en plusieurs étapes, sur la base du recensement de population.

Sont identifiées tout d’abord les zones bâties atteignant plus de 2 000 habitants. Une zone bâtie est une zone constituée par des constructions avoisinantes (à l’exclusion des bâtiments ou terrains servant à des buts publics, industriels ou commerciaux) formant un ensemble tel qu’aucune ne soit séparée de la plus proche de plus de 200 mètres. Dans chaque zone bâtie s’étendant sur deux communes ou davantage, la ou les communes dont la population résidant dans la zone bâtie en question représente moins de la moitié de la population totale de la commune sont éliminée. Ne sont retenues ensuite que les zones bâties s’étendant sur deux communes au moins, et dont la population atteint au minimum 2 000 habitants. Les communes touchées constituent alors une agglomération multicommunale. Toute commune appartenant à une agglomération multicommunale est réputée urbaine au sens de l’INSEE. Les communes n’appartenant pas à une agglomération multicommunale sont classées comme urbaines dès lors que le nombre d’habitants de la plus grande zone bâtie de la commune atteint au moins 2 000 habitants. Ces communes urbaines sont appelées villes isolées. Finalement, sont appelées unités urbaines aussi bien les agglomérations multicommunales que les villes isolées. Les communes n’appartenant pas aux unités urbaines ainsi définies sont appelées communes rurales.

LA SECONDE PARTIE DE NOTRE DOSSIER SERA ACCESSIBLE SUR LE SITE INTERNET DE LA ROCHE CLAIRE A LA MI-JANVIER

 


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