Les mystères des films de l’Ouest
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TROISIÈME PARTIE : UN RAPPORT BRÛLANT
1 – Achetés en 1986 par la Soredic, les locaux vétustes du
Concorde étaient initialement promis à la démolition avec l’ouverture du
Cinéville
2 – Mais à un an des municipales la Soredic promet de prolonger
quelques temps l’activité du Concorde avant que celui-ci soit « probablement
démoli ».
A moins d’un an des élections municipales, Philippe Paumelle, le
PDG de la Soredic, infléchit sa position publique et promet de prolonger
quelques temps l’activité du Concorde
3 - Fin
2002, la Ville achète les locaux vétustes du Concorde pour soulager «
la Soredic du coût des locaux »
(Ouest-France du 8.9 mars 2003)
·
Le prix d’achat est conforme à
l’avis du Domaine (228 673 euros). En revanche le Domaine n’est pas
compétent pour apprécier les loyers commerciaux. La Ville loue le Concorde
(hors salle 1) à la Soredic pour un montant de 762 euros (H.T) par mois,
le bail précaire prenant fin le 31 août 2004.
·
La salle n°1 est
alors transformée pour recevoir une activité théâtrale (l’effectif de
cette salle passant de 424 places à 260). Les salles de cinémas exploitées
par la Soredic ne sont pas rénovées.
4
– La
Commission de sécurité a visité l’établissement le 11 mars 2004
·
Présidée par le Maire ou son représentant, la Commission locale de
sécurité réunit des représentants de la SDIS et de la DDE. A
l’issue d’une visite périodique ou inopinée, elle formule un avis
favorable ou défavorable sur l’ouverture au public du bâtiment. Si
l’avis est défavorable, le Maire peut soit autoriser la poursuite de
l’exploitation après avoir obtenu des garanties sur les remèdes apportés
aux anomalies constatées, soit prendre un arrêté de fermeture généralement
après une mise en demeure.
·
Selon les informations que nous avons pu recueillir le cinéma
« Le Concorde » a été contrôlé le 11 mars 2004 par la
Commission de sécurité. Par ailleurs une vérification périodique de
l’installation électrique aurait eu lieu le 27 février 2004. Enfin le bureau
Veritas aurait établi des rapports le 15 avril 2002, le 2 avril 2003 et le
27 février 2004.
5 – L’incendie du Concorde se déclenche dans la nuit du 23
avril 2004 soit 6 semaines après la visite de la Commission de sécurité
6 - Le
rapport Veritas réalisé le 21 juin 2004 pointe de multiples manquements à la
réglementation en matière de sécurité incendie dans les locaux du Concorde
Le bureau Veritas a procédé à un diagnostic complet du bâtiment
dans le cadre de la Sécurité des Personnes par référence aux textes
applicables à la date du 21.06.2004 pour un établissement de type L dans les
trois catégories suivantes : dispositions constructives/ moyens de
secours, chauffage et ventilation, électricité.
Le rapport
Veritas réalisé le 21 juin 2004 pointe de multiples anomalies en matière de sécurité
incendie
Anomalies dans le domaine de l’isolation des locaux et des équipements
à risque :
-
selon ce rapport, la position de la chaudière est non conforme aux normes
actuelles . Le tracé du réseau gaz à l’intérieur de l’établissement
avant pénétration en chaufferie est non conforme (il parcourt l’intérieur
du bâtiment et traverse le local projection haut). Il n’existe aucun élément
de coupure gaz extérieur pour la chaudière murale. L’implantation du
compteur gaz n’est pas conforme aux textes actuels. Par ailleurs il n’existe
pas d’isolement coupe-feu entre le compteur et la zone Public. Commentaire :
La chaufferie sans accès direct à l’extérieur est particulièrement
dangereuse en cas d’incendie puisque les pompiers ne peuvent couper
l’alimentation gaz : d’où un risque de rupture des canalisations et
d’explosion. Par ailleurs le tracé des canalisations est à haut risque
puisqu’il parcourt l’intérieur du bâtiment. Enfin le public n’est pas
protégé en cas d’incendie du compteur.
-
Par ailleurs l’escalier donnant l’accès au bureau n’est pas encloisonné.
Commentaire : l’absence de cloisons et donc de portes pare feux
autour de l’escalier est un facteur qui augmente la vitesse de propagation
d’un incendie.
Anomalies
dans les conditions d’évacuation des locaux
Selon
le rapport, le dégagement de la grande salle
(salle 2) est insuffisant :
-
d’une part la largeur des circulations est inférieure par endroit aux normes
légales (1,00 m au lieu de 1,40 m)
- d'autre part, la sortie de
secours de la grande salle 2 n'est pas assez large (3 unités de passage au lieu
de quatre exigibles pour cette salle)
- Il
n’existe pas d’alarme incendie pour les salles 2-3-4 . Il n’y a pas
de système d’arrêt automatique du programme en cours et de remise en lumière
des salles)
- L’éclairage
de sécurité est non conforme. Des appareils d’éclairage de sécurité et de balisage ne
fonctionnent plus
Commentaire :
Les possibilités d’évacuation
de la grande salle (salle 2) sont inférieures à celles prévues par les normes
actuelles. Le risque est fortement accru par l’absence d’alarme incendie et
les défaillances de l’éclairage de sécurité.
Enfin le rapport recense un ensemble d’anomalies dans le système
de sécurité :
-
Les commandes et les volets de désenfumage ne sont pas aux normes. Par
ailleurs les trappes du local de traitement d’air de la salle 4 sont non
conformes.
-
Les bloc-portes intérieures des salles datent de 1976 et ne sont pas
conformes aux textes actuels
- Il n’existe
pas de Système Sécurité Incendie
-
Les dispositions visant à faciliter l’action des sapeurs-pompiers sont non
conformes (pas d’affichage du plan de l’établissement)
-
Les portes d’accès aux blocs sanitaires sont non conformes de même
que leur largeur.
Enfin le rapport souhaite que la Commission de sécurité apporte
des réponses à plusieurs interrogations :
-
Quelle est la réaction
au feu des revêtements muraux et des rideaux de scènes et d’estrades ?
-
Quelle est la réaction
au feu des écrans et du mobilier des locaux de projection ?
-
L’installation de
robinets d’incendie armés (RIA) est vétuste et non conforme. L’avis de la
Commission de Sécurité est à solliciter sur la nécessité d’équiper ou
non ce cinéma de RIA.
Concernant
la sécurité du Concorde, nous demandons que nous soient communiqués :
-
Les rapports des commissions de sécurité et de vérification périodique
de l’installation électrique pour les années 2002, 2003, 2004.
-
Les rapports du bureau Veritas des 15.4.2002., 2.4.2003., 27.2.2004.
-
Tout document concernant la sécurité des locaux du cinéma le Concorde
de 2002 à 2004.
Concernant
la sécurité du cinéma l’Image, ex Trois Alpha, nous demandons que nous soit
communiqué le dernier rapport de la Commission de sécurité.
Une
proposition
Etant donné l’état de vétusté des locaux du Concorde il ne
nous semble pas opportun que de très lourds investissements publics y soient réalisés,
à plus forte raison si l’établissement doit être confié à une entreprise
privée.
Les élus de la Roche claire proposent que les fonds publics soient
investis dans un cinéma public qui pourrait être aménagé, à terme, à
l’emplacement de l’actuel collège Piobetta transformé en pôle culturel et
associatif. Un cinéma à cet endroit permettrait de redonner vie à la Place
Napoléon, de réanimer le centre-ville et pourrait être avantageusement utilisé
par les établissements scolaires environnants.
Le
12 janvier 2005
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